Su Murtalia

L’exposition met en lumière les passages de la tradition sarde liés à l’environnement agro-pastoral lié à la production de fromages connus dans le monde entier.

L’île des géants, la Sardaigne, ainsi appelée pour les constructions mégalithiques du nuraghe, regorge de traditions qui sont restées inchangées au fil du temps. La production de nourriture est toujours associée à quelque chose de divin ou de mystique mais toujours solidement lié à la terre.

Comme Amaltea, divinité grecque, nymphe ou chèvre, déesse ou être vivant, elle nourrit le roi des dieux Jupiter avec son lait et son fromage, de sorte que les bergers produisent la précieuse nourriture selon d’anciennes recettes transmises oralement. La tradition des mamhuttones légèrement divinités et légèrement humaines avec leur danse d’éveil de la terre rend plus évidente cette union entre une tradition divine et humaine qui s’unit dans la création d’une nourriture. La chèvre et l’homme masqué reproduisent à la fois la déesse et l’animal. Le rituel se perpétue et cache des éléments culturels d’une extrême importance dans sa théâtralité.

Comme cela arrive souvent sur une île où les frontières se construisent à distance et à une difficulté du territoire, tout se lit sur le plan culturel, religieux et pratique. Les feux de joie de Sant’Antonio qui brûlent les broussailles de taille en janvier sont la chaleur et les cendres qui permettront à la terre de se reconstruire et de nourrir le bétail.

Le Scravamento ou la déposition du Christ détaché de sa croix, une cérémonie de la période pascale, exprime de manière pratique quelque chose qui existe et qui a toujours été reproduit avec un rituel qui voit la renaissance de la terre dans la résurrection. Le chant et les costumes polyphoniques sont le fil continu d’un lieu sacré et qui tend dans toutes ses expressions à un contrat social entre la terre et les dieux.